L'Arbre à Papillons
L’espèce naturelle est en Chine, un arbuste de 0,5 à 5 m de hauteur, aux tiges presque quadrangulaires.
Les jeunes rameaux sont blanchâtres à pubescence à poils étoilés.
Les feuilles sont caduques ou semi-caduques (elles persistent longtemps en hiver, et l'arbrisseau peut rester seulement quelques semaines défeuillé), opposées, vertes ou grisâtes, étroitement ovale, étroitement elliptique, de 4 à 20 cm de long, sur 0,3 à 7,5 cm de large, marges dentées, à pétiole court (1–5 mm), à apex acuminé et base cunéiforme.
Les inflorescences sont terminales, apparemment racémeuse ou cymes thyrsoïdes, de 4–30 cm de long sur 2–5 cm de diamètre.
La fleur mère est formée d’un calice campanulé de 2–3,5 mm à 4 lobes étroitement triangulaires, d’une corolle formée d’un tube étroitement cylindrique de 6–12 mm, évasé à l’extrémité en quatre lobes, de couleur violette lilas à gorge jaune orange, de 4 étamines insérées au milieu à près de la base du tube de la corolle, à anthères oblongues, de 0,8 à 1,2 mm et ovaire ovoïde.
Les fleurs sont très agréablement parfumées, certaines personnes peuvent cependant trouver l'odeur nauséabonde, notamment en fin de floraison.
La floraison s’étale de mai-juin à début octobre.
Le fruit est une capsule brune de 2 à 4 mm de long, aux longues ailes aux extrémités.
L’arbuste a une durée de vie assez courte (quelques décennies, l'âge le plus élevé enregistré est de 37 ans, ce qui n'exclut pas l'existence d'arbres plus âgés).
Dans son milieu originel, le buddleia de David ou arbre à papillons, pousse dans les fourrés arbustifs en milieu montagneux, en Chine.
Il se rencontre sur de nombreux types de sols, mais préfère cependant les sols secs, drainés, pauvres en matière organique et ensoleillés.
Il a été introduit comme plante ornementale dans de nombreuses régions tempérées, hors de Chine.
Il a alors une tendance à s’échapper des jardins et à se naturaliser.
Il pousse sur les friches (friches urbaines et friches industrielles éventuellement polluées) et en bordure des routes où il résiste aux taux ambiants d'ozone.
Il se développe rapidement grâce à ses facultés d'espèce pionnière (formation de « buddleiaies »).
Les chenilles des papillons du Sphinx tête de mort et de la Cucullie du bouillon blanc ont été signalées sur le buddleia qui est devenu une plante-hôte de substitution pour ces espèces.
En France, en Belgique et en Suisse, le buddleia du père David est considérée comme une espèce envahissante, elle colonise très facilement les terrains secs, les friches urbaines et périurbaines et le long de certains axes (routes, canaux, voies ferrées, autoroutes), les talus, les bâtiments en ruine, les berges des rivières, les plages de graviers, voire les murs et les trottoirs qu'il colonise facilement.
Les impacts des buddleias se définissent en trois points :
- Colonisation des milieux remaniés en ville,
- Concurrence et inhibition de la croissance des communautés végétales,
- Formation d’encombres pouvant provoquer l’érosion des berges.
Les chenilles de la plupart des papillons ne peuvent pas se nourrir du buddleia, et il a tendance à remplacer des espèces dont se nourrissent les chenilles.
L'envahissement par le buddleia a pour conséquences la diminution de la population des papillons et des espèces qui se nourrissent de leurs chenilles.
Le buddleia de David forme des buissons généreux, bien touffus qui se couvrent dès le mois de juin de belles panicules de fleurs violet-mauve, mais aussi bleu, violet ou roses pour les variétés horticoles.
Cette floraison continue et très parfumée le rend attractif durant les chaleurs estivales.
Il supporte tous les sols, même calcaires, voire caillouteux.
Il ne craint pas non plus les fortes chaleurs et le plein soleil.
Il demande peu ou pas d’arrosage et pas d’engrais.
Les mesures suivantes sont recommandées par la Fédération Nationale des Travaux Publics et par le Muséum national d’histoire naturelle:
- Éliminer la plante et éviter son installation par un arrachage manuel de la plante et des racines dès le début du printemps.
Un dessouchage en éliminant les résidus peut également être recommandé pendant l’été, avant fructification.
- Affaiblir la plante et limiter sa dispersion sur les foyers bien installés par des coupes successives pour empêcher la formation des graines et la dispersion de juillet à octobre.
- Éviter la propagation de la plante grâce à une évacuation sécurisée de tous les résidus et une surveillance de la zone sur 2 à 3 ans avec éventuellement un renouvellement des opérations.
Cette essence contient des molécules toxiques (aucubine en particulier) ce qui explique que ses feuilles, son écorce et ses racines ne sont pas mangées par la plupart des espèces autochtones là où il a été introduit.
Elle n'est pas toxique pour l'homme, mais n'est pas comestible.
La toxicité pour les poissons de l'arbre à papillons a été confirmée par l’isolement des buddlédines A, B et C, dans l’écorce de la racine.
L’activité antifongique significative des extraits est due à la buddlédine A.