L'Ibis Sacré
L'ibis sacré est un oiseau de taille moyenne, de 65 à 75 cm, d'une envergure de 112 à 124 cm et d'une masse allant de 1 250 à 1 500 g.
Son plumage est blanc, à l'exception de l'extrémité des ailes et du bas du dos, de couleur noire.
Sa tête nue est également noire, comme ses pattes.
Il possède un long bec recourbé très caractéristique.
Le dimorphisme sexuel est absent.
En revanche, les jeunes sont très facilement reconnaissable par la présence de plumes sur la tête et le cou qu'ils perdront entre l'âge de deux et trois ans.
Cette espèce se nourrit de mollusques, de grenouilles, de lézards et de poissons mais aussi d'œufs et de poussins d'oiseaux.
En Europe, l'Ibis sacré est inscrit depuis 2016 dans la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union européenne.
Cela signifie que cette espèce ne peut pas être importée, élevée, transportée, commercialisée, ou libérée intentionnellement dans la nature, et ce nulle part dans l’Union européenne.
Cette espèce s'est échappée d'un parc zoologique, le Parc de Branféré dans le Morbihan.
Une autre population commence à se développer sur le pourtour méditerranéen (Camargue).
Plusieurs cas de prédation par les Ibis ont été observés sur des colonies d'autres espèces, notamment Sterne caugek Sterna sandvicensis et Sterne pierregarin Sterna hirundo ou encore Guifette noire Chlidonias niger. Dans certaines colonies, un grand nombre de pontes ont été ainsi détruites.
Les Ibis attrapent également les poussins.
Les gestionnaires d’espaces protégés (SEPNB, LPO, PNR, OFB...) s'accordent aujourd'hui pour « considérer que l’expansion de cette espèce introduite pose un problème de conservation du patrimoine naturel », et qu’une intervention est nécessaire.
La prolifération des espèces exotiques envahissantes représente aujourd'hui la seconde cause mondiale de perte de biodiversité après la destruction des habitats.
Bien qu'aucune étude d'impact préalable ne semble avoir été menée sur les 5 000 individus recensés, en a été lancée une campagne d'éradication en Loire-Atlantique et dans le Morbihan où ils sont tirés par des agents de l'office Français de la Biodiversité.
Des associations régionalistes se sont opposées à ces mesures, renommant l'espèce « ibis breton », s'opposant à ce qui est perçu comme une appropriation du territoire par les services de l'État.
En 2013, une étude du CNRS, de l'Unité de recherches Ecobio de Rennes, montre que l'ibis sacré n'est pas une menace pour d'autres espèces mais qu'elle en favorise certaines comme la spatule blanche et limite le développement de l'écrevisse de Louisiane, une espèce considérée comme invasive.
Classée en “Préoccupation mineure” par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l’espèce n’est pas menacée sur l’ensemble de son aire de répartition.
En France, sa prédation sur les nids et poussins des hérons, sternes, guifettes et limicoles a conduit à des mesures de destruction qui ont nettement réduit ses effectifs.
Le statut juridique d’espèce exotique envahissante implique que « sont interdits sur tout le territoire métropolitain et en tout temps, l’introduction, y compris le transit sous surveillance douanière, l’
introduction dans le milieu naturel, la détention, le transport, le colportage, l’utilisation, l’échange, la mise en vente, la vente ou l’achat de spécimens vivants d’ibis sacrés. »
La durée de vie de l’ibis sacré est de 20 à 25 ans à l’état sauvage.