La Bernache du Canada
La Bernache du Canada est une espèce de grands oiseaux de la famille des anatidés.
Elle est la plus grande des bernaches, ou oies noires. Au Canada, la bernache est familièrement nommée outarde, usage attesté dès les récits de Cartier et de Champlain.
De nombreux lieux géographiques comprennent le mot outarde. L'usage familier est reconnu par le bureau de traduction du Canada, avec l'observation « bernache du Canada : nom français uniformisé par la Commission internationale des noms français des oiseaux ».
Ce nom proviendrait de sa ressemblance avec le mâle de l'outarde canepetière.
Il s'agit pourtant de deux oiseaux totalement différents, la bernache étant un oiseau aquatique avec des pattes palmées et un bec rond comme ceux d'une oie alors que l'outarde est un oiseau terrestre avec des pattes non-palmées et un bec pointu ressemblant à ceux d'une poule.
Cette confusion remonte à l'arrivée des premiers explorateurs ; elle a donné lieu au nom outarde.
Les œufs ainsi que les jeunes bernaches sont la proie de plusieurs animaux.
Dans le Grand Nord, le principal prédateur est le renard arctique.
Lorsqu'il a peu de nourriture, il peut voler tous les œufs de plusieurs nids et les cacher pour les manger.
Les mouettes et goélands, les labbes, les renards roux, les corbeaux, et parfois les ours, sont aussi des prédateurs.
La bernache du Canada se trouve un compagnon ou une compagne (pour s’accoupler) au cours de la deuxième année de sa vie.
Elle construit souvent son nid sur le sol, près de l'eau, de préférence sur un îlot.
Il est fait d'une couche plus ou moins épaisse de branchettes ou d'autres matières végétales trouvées dans les environs et est également tapissé de duvet.
La couvée compte habituellement de cinq à sept œufs, les oiseaux plus âgés ont une couvée plus importante que ceux qui pondent pour la première fois.
La femelle couve ses œufs entre 25 et 28 jours, tandis que son compagnon assure la garde à proximité.
Parfois, le mâle se tient à plusieurs centaines de mètres du nid, mais il est toujours vigilant et retourne au nid dès que celui-ci est menacé, ou si la femelle doit s’en éloigner.
Pendant la période de couvaison, la femelle ne quitte le nid que de brefs moments, pour aller boire, se nourrir, et se laver.
Peu de temps après l’éclosion des œufs, les adultes ayant perdu leurs grandes plumes, les familles quittent leur nid et marchent parfois plusieurs kilomètres en quelques jours pour atteindre leur site d’élevage des couvées.
Dès qu’ils quittent le nid, les oisons se nourrissent de graminées et de carex dans les prés et le long des rivages.
Six à neuf semaines après l’éclosion, les oiseaux sont prêts à s’envoler en famille.
À ce moment-là, seule la moitié des oisons aura survécu.
La bernache garde son/sa partenaire toute sa vie.
Cependant, contrairement à la croyance populaire, si l'un des partenaires est tué, il est possible que l’autre se trouve un nouveau compagnon.
En automne, les oiseaux juvéniles volent avec leurs parents et ne s'en séparent qu'à leur retour dans la zone de nidification, au printemps suivant.
Un cas de polygamie a été observé en région parisienne, deux femelles ont couvé des œufs sous la surveillance d'un seul mâle, les œufs ont éclos à quelques jours d'intervalle et les deux familles se sont regroupées pour former un groupe de 3 adultes et 9 oisons.
En France, la bernache est classée nuisible selon l'arrêté du 8 juillet 2013 (JO du 14 juillet) pour une période allant jusqu'au 30 juin 2014. L'arrêté du 2 septembre 2016, consolidé au 17 mars 2019, relatif au contrôle par la chasse des populations de certaines espèces non indigènes, modifie son statut juridique pour la rendre chassable comme les oies tout en étant classée nuisible.
Les plumes de la bernache sont utilisées pour confectionner les becs d'un clavecin, et offrent l'avantage, par rapport aux plumes d'autres oiseaux, de casser beaucoup moins vite.
Les bernaches sont aussi chassées pour leur viande.