La lentille d'eau
Les lentilles sont de minuscules plantes aquatiques flottantes à la surface des eaux calmes.
La lentille flotte grâce à la présence de lacunes aérifères.
A l'approche de l'hiver, ses lacunes se contractent et elle coule au fond de l'eau.
Lorsque le climat redevient favorable au printemps, si elle a résisté au gel, elle remonte à la surface par dilatation de ses lacunes aérifères.
Les lentilles peuvent devenir rapidement envahissantes, recouvrant entièrement le plan d'eau, et empêchant la lumière de pénétrer plus profondément bloquant la photosynthèse des autres organismes (plantes immergées).
Le milieu va alors devenir hypoxique ce qui peut provoquer la mort des organismes aquatiques, ce qui va encore accélérer le processus...
Les feuilles sont de types persistants vertes acides, brillantes aux revers légèrement violacés.
Minuscules frondes ovales à allongés, ont une forme de lentille, servant de flotteur, correspond à une tige transformée, qui portera éventuellement les minuscules fleurs sur son bord.
Les lentilles d'eau colonisent rapidement l'espace au détriment des autres espèces.
Les fleurs sont minuscules et insignifiantes. La fleur, sans périanthe, est constituée de deux étamines et d'un pistil à un seul carpelle.
La lentille d'eau vie en situation abritée (fossés et canaux, étangs, mares, bras morts des cours d’eau) affectionne la lumière, la chaleur et les eaux chargées en nutriments.
Présente jusqu’à 1800 m d’altitude.
Toutes les lentilles d’eau présentent des similitudes de mode de reproduction et de propagation :
- Propagation presque exclusivement végétative, par « bouturage », division cellulaire.
- Dispersion sur de longues distances par le courant, les animaux (oiseaux) et parfois par le vent (zones à sec).
- Multiplication très rapide en été, permettant la colonisation de surfaces importantes.
- Disparition de la surface de l’eau l’hiver.
En hiver les herbiers de cette espèce réduisent leur surface en s’épaississant.
Les feuilles coulent et passent l’hiver entre deux eaux.
Elles remontent au printemps pour se reproduire.
Il existe une reproduction sexuée : si les conditions de température sont favorables, la petite lentille d’eau peut fleurir entre mai et septembre. La fronde peut porter, sur le bord, de minuscules fleurs vertes qui sont pollinisées par l’eau pour donner des fruits indéhiscents à une seule graine.
Les graines sont dispersées par les mouvements de l’eau.
Mais la reproduction est principalement asexuée : la lentille se reproduit par division, au printemps.
Chaque lame va se séparer en deux pour former deux plantes distinctes.
Cette multiplication, très rapide dans de bonnes conditions (doublement de la population en 3 à 15 jours), va rapidement couvrir la surface de l'étang.
Après la division (multiplication asexuée), un certain nombre de lames (2 à 6) peuvent rester attachées.
Elles finissent par former un tapis continu à la surface de l'eau.
Comme tous les végétaux, cette plante est autotrophe grâce à la photosynthèse.
Elle fabrique sa propre matière organique grâce à l'eau, au dioxyde de carbone et à l'énergie lumineuse.
La fronde bien exposée à la lumière assure cette photosynthèse.
La prolifération des lentilles d’eau aboutit à la formation de tapis (parfois sur plusieurs centimètres d’épaisseur) à la surface de l’eau, ce qui empêche la pénétration de la lumière et les échanges gazeux entre l’air et l’eau.
Cela peut occasionner une asphyxie du milieu, entraînant ainsi la disparition de la flore et de la faune aquatiques et une accumulation rapide de matière organique qui ne peut être dégradée sans oxygène
Les tapis peuvent constituer une gêne physique pour des activités (navigation, baignade, pêche) et sont parfois perçus par les riverains comme une « pollution visuelle »
Plusieurs méthodes permettent de limiter le développement de ces lentilles :
- brassage de surface,
- lutte mécanique (concentration par filet, ratissage, emploi de pompe de surface, de skimmer),
- lutte biologique : introduction d'organismes les consommant (carpes, canards),
- réduction des matières organiques (phosphates, nitrates),
- lutte chimique (à base de Paraquat, présente des inconvénients tels que l’augmentation de la charge et des sédiments, des effets toxiques secondaires, et un coût relativement important.