La Moule Zébrée - Fédération Nationale des Gardes Particuliers Assermentés

Fédération Nationale des Gardes Particuliers Assermentés
F.N.G.P.A.
Au coeur de vos territoires
SITE OFFICIEL
Aller au contenu

La Moule Zébrée
      La moule zébrée est une espèce de mollusques bivalves d'eau douce de la famille des Dreissenidae et du genre Dreissena.
     D'une taille plus petite que ses cousines marines, elle se nourrit comme elles de plancton et de petites particules de matières organiques par filtration de l'eau.
     En tant que filtreur efficace et capable de construire des structures, c'est une espèce ingénieur qui structure fortement sa niche écologique, au détriment d'autres espèces là où elle se montre invasive, mais au profit de certains macro invertébrés, et en apportant une capacité de filtration de l'eau qui peut être considérée comme un service écosystémique.
     Voyageant sur les coques et dans les eaux de ballast de péniches et de navires, elle s'est rapidement répandue en Europe de l'Ouest (déjà bien présente en France via les canaux au milieu du xixème siècle) puis aux États-Unis et au Canada (d'abord dans la région des grands Lacs, dans le lac Sainte-Claire où elle a été découverte en juin 1988 au sud du lac où elle pourrait avoir été introduite en 1986, puis dans le lac Erié).
     
    La capacité de dispersion est exceptionnelle grâce d'une part à une forte fécondité, et d'autre part à une capacité importante de dérive des larves pélagiques, et au stade bysso-pélagique des juvéniles.
    Les activités humaines (trafic maritime, pêche de loisir, pêche sportive ou professionnelle sur tous les cours d'eau, lacs et étangs) favorisent aussi la dispersion de cette espèce.
    Pour la capacité de fixation, Une expérience utilisant la puissance d'un jet d'eau pour décoller la moule zébrée de différents substrats a montré que grâce à son byssus, cette espèce est très solidement fixée aux substrats durs et pérennes.
    L'expérience montre cependant des différences selon le substrat (roche calcaire dolomitique, acier inoxydable, béton, PVC, aluminium, Plexiglas...).
    Les postlarves de moules (moins de 1 mm) sont cependant beaucoup moins solidement fixées que les adultes (différence de deux ordres de grandeur).
    Des essais de traction sur les moules donnent des résultats similaires.
   Les effets sont encore incomplètement mesurés.
   Plusieurs effets plutôt « positifs » ont été observés, mais contrebalancés par des effets négatifs.
   Effets plutôt positifs :
   - Cette moule a une bonne capacité de filtration des particules en suspension dans l'eau, à différentes profondeurs, mais elle produit des pseudofèces,   
   - Elle présente une forte capacité de fixation de certains métaux indésirables ou franchement toxiques, là où ces moules sont présentes, le temps de résidence des métaux dans l'eau est divisé par deux, et ces derniers se retrouvent beaucoup plus vite dans les sédiments (via les excréments et pseudofèces de moules, puis via les coquilles de moules mortes), (provisoirement au moins, dans les coquilles).
  - Cette espèce se montre particulièrement efficace pour capter le zinc et l'envoyer vers le sédiment.
  - Effet "récifs" : ces récifs ou substrats couverts d'une couche souvent dense de moules abritent ainsi un plus grand nombre de certains macroinvertébrés et des éponges d'eau douce et parfois d'algues et de bactéries.
  Effets plutôt négatifs :
  - Le caractère invasif de l'espèce dans un nombre croissant de régions du monde. À la différence des unios, la moule zébrée ne mélange ni n'oxygène la couche supérieure du sédiment,
   - Elle ne semble pas non plus pouvoir la remplacer dans le cycle des nutriments
  - De plus, là où le zinc en tant qu'oligo-élément serait rare, la moule zébrée peut interférer négativement avec le cycle du zinc ou d'autres métaux de ce type, en le captant à son profit.
  - De nombreux auteurs pensent que là où elle est en concurrence avec des moules autochtones, elle risque souvent de les faire disparaître et de ne pas pouvoir les remplacer dans toutes leurs fonctions écosystémiques,
  - L'espèce est aussi vectrice d'une maladie pouvant toucher certains poissons (bucéphalose larvaire, voir plus bas).
  - La moule zébrée, pour des raisons encore incomprises provoque une augmentation de la population de Microcystis, une cyanophycée qui relargue dans l'eau des toxines (Microcystines), surtout (pour des raisons encore à découvrir) dans des masses d'eau contenant pourtant des taux faibles ou modérés de phosphore, au détriment de l'écosystème, et en ré-augmentant la turbidité.
     Considérée comme invasive dans de nombreux pays où elle a été répandue hors de son milieu d'origine, elle peut former des « récifs » très épais et compacts, d'une densité jusqu'à 20 000 moules par mètre carré.
     Venue de l'Europe de l'Est via les canaux, puis transportée par les navires, elle a envahi progressivement les écosystèmes d'eau douce d'Europe et d'Amérique du Nord en se fixant sur la coque des bateaux et en colonisant peu à peu de nombreux canaux, lacs et cours d'eau.
      Elle est connue en France depuis le xixème siècle.
      Cet organisme invasif cause de graves problèmes à certains utilisateurs d'eau en obstruant des conduites, en bloquant des écluses ou en rehaussant les radiers.
      Elle peut supplanter puis éliminer d'autres espèces moins résistantes.
      En particulier, là où la nourriture en suspension serait plus rare, et bien que n'occupant pas exactement la même niche écologique, la moule zébrée pourrait faire concurrence aux mulettes autochtones, par exemple dans le bassin du Mississippi où environ 60 espèces de moules d'eau douces endémiques ont été répertoriées et sont presque toutes menacées d'extinction en raison des effets combinés d'une dégradation de la qualité de l'eau et de l'arrivée de la moule zébrée.
      Elle semble pouvoir former des « communautés invasives » avec par exemple dans la Moselle une association entre Dreissena polymorpha, Corophium curvispinum (un amphipode d'eau douce) et un autre bivalve : Corbicula).
      Premières observations sur la coexistence de Dreissena polymorpha, Corophium curvispinum et Corbicula spp. dans la rivière Moselle. Bulletin Français de la Pêche et de la Pisciculture.
La F.N.G.P.A est un organisme  de formation professionnelle  enregistré DA N° 754 701 570 47 à la Préfecture Règionale de Nouvelle Aquitaine
Retourner au contenu