Le Geai des Chênes
Le Geai des chênes est reconnaissable à son plumage coloré, rayé de noir et blanc sur la tête, dont les plumes peuvent se dresser (huppe érectile).
Son bec est prolongé par une bande noire sous l'œil qui donne l'impression qu'il porte des sortes de moustaches noires.
Son corps est brun rosé sur le dessus et brun plus clair sur le dessous, sa queue est noire, son croupion et son bas-ventre blanc, ses rémiges primaires des ailes sont bleu vif et noires.
Le plumage des jeunes n'est complet qu'au bout d'une vingtaine de jours, et se révèle plus terne que celui des adultes.
Ils ne possèdent que quelques stries blanches et noires au sommet de la tête, alors que les adultes en possèdent une dizaine et la marque noire qui prolonge le bec est moins marquée que chez les adultes.
Son envergure est de 45 à 55 cm. Déployées, ses ailes révèlent des marques blanches et bleues. Son vol est direct mais irrégulier.
Le Geai, comme la plupart des espèces, a une alimentation qui varie selon la saison mais, surtout, il fait partie des rares espèces d'oiseaux (Casse-noix moucheté...) qui « thésaurisent », c'est-à-dire qui stockent de la nourriture (glands, faines...) pour l'hiver et le printemps.
Il peut le faire presque toute l'année, mais c'est en automne qu'il y consacre le plus de temps et d'attention.
Son régime alimentaire est omnivore, comme les mésanges et les moineaux, il se nourrit de larves et d'insectes, mais il a aussi une alimentation végétale (glands, noix, châtaignes...).
Il affectionne particulièrement les glands des chênes qu'il cache pour l'hiver, et en particulier du chêne pédonculé.
Comme tous les corvidés, et de nombreuses autres espèces forestières, il est à l'occasion prédateur d'autres oiseaux (au printemps notamment), il n'hésite pas à s'attaquer aux nids de petits oiseaux (fauvettes par exemple) pour manger leurs œufs voire des oisillons (plus rarement). Il peut voler un œuf en quelques secondes.
C'est l'origine de sa réputation de pilleurs de nids
Sous son bec, il possède une petite poche dans laquelle il peut aisément stocker les graines qu'il récolte.
La capacité de cette poche est de quatre à sept glands.
qu'il peut ainsi transporter avant de les cacher dans le domaine où il niche, car tout au long de l'automne, il se constitue des réserves, qu'il dissimule sous des racines, des mousses, à l'intérieur de souches d'arbre ou même sous le tapis de feuilles.
Les vocalisations du Geai des chênes sont très variées, passant de cris rauques, brefs, forts et stridents aux gloussements, sifflements et parfois même à des espèces de miaulements.
On dit que le geai cacarde, cajole, cageole, frigulote ou jase.
C'est en fait un bon imitateur et il a la capacité de reproduire des chants ou des cris d'autres oiseaux et même de mammifères comme le chat ou le cheval.
À la fin de l'hiver et au début du printemps, il émet une multitude de sons inspirés de ceux qu'il a entendus dans la forêt ou à sa lisière.
Le Geai est un oiseau « guetteur » dont le cri strident est réputé alerter ses congénères, mais aussi une partie des animaux sympatriques du sous-bois et de la forêt à l'approche d'un prédateur ou d'un intrus (comme un promeneur).
On a par exemple montré que ce cri est bien perçu comme une alerte par l'écureuil roux.
De même, les renards ou les chasseurs savent exploiter ces informations.
La valeur hautement interspécifique des cris de Geai des chênes justifie le sumom de « sentinelle de la forêt » attribué à cette espèce.
Le geai est généralement sédentaire et plutôt solitaire, mais en période de reproduction, il vit temporairement en groupe avec ses congénères.
On peut aussi le rencontrer, en hiver, en petits groupes fréquentant les mangeoires et réserves de boules de graisse jusqu'aux abords des maisons d'habitation où il se laisse parfois approcher.
L'espèce est très territoriale.
Dès qu'il est formé, le couple défend son territoire contre ses congénères.
Les couples « dominants » cherchent à utiliser les meilleures zones de reproduction (forêt dense), laissant les milieux moins favorables aux autres.