Le Vison d'Amérique
Le Vison d'Amérique est une espèce de mammifères carnivores de la famille des Mustélidés, originaire d'Amérique du Nord.
Anciennement classé dans le genre Mustela, ce vison est le seul représentant actuel du genre Neovison depuis l'extinction vers 1870 du Vison de mer (Neovison macrodon).
L'élevage de vison est pratiqué à partir de 1872 en Amérique du Nord, puis introduit en Europe dès 1926, où il perdure au début du xxième siècle principalement au Danemark.
Cette activité économique fournit notamment la fourrure et l'huile de vison.
En 2020, cet élevage est fortement mis à mal par des abattages massifs consécutifs à une contamination due au SARS-CoV-2, une mutation du virus étant susceptible d'affaiblir l'efficacité d'un vaccin contre la Covid-19 destiné aux humains.
Le vison a la morphologie caractéristique des mustélidés : corps allongé, dos courbe, pattes courtes avec cinq doigts pourvus de griffes non rétractiles, ainsi qu’une longue queue.
Les pattes sont semi-palmées.
Il est équipé, comme les autres mustélidés, de glandes anales dont il sécrète, à titre défensif, une substance malodorante en cas de danger.
Le Vison d’Amérique montre un dimorphisme sexuel prononcé, surtout concernant le poids et la taille.
Dans la nature, les mâles atteignent de 900 g à 2 kg, pour une longueur allant de 58 à 70 cm queue comprise.
Une femelle pèse de 600 g à 1,2 kg, pour 40 à 65 cm de long.
Les individus d’élevages peuvent être bien plus gros, certains mâles mesurent jusqu’à 90 cm de long pour un poids de 4 kg, et des femelles peuvent peser jusqu'à 2 kg.
Le vison est pourvu d’une dentition de carnivore, avec quatre canines proéminentes. Le Vison d’Amérique possède 34 dents.
Le Vison d’Amérique, selon qu'il est sauvage ou originaire d’élevage, peut revêtir des dizaines de couleurs différentes.
La forme sauvage est brune, les nuances varient selon les lignées et les régions, du brun clair au brun-roux, jusqu'aux visons brun foncé, presque noirs.
Elle se distingue par une tache blanche sur le menton quasi systématique, et parfois par quelques touches de blanc disséminées sur le ventre.
Les éleveurs cherchent à éliminer ces taches, augmentant ainsi la surface de fourrure utilisable en pelleterie.
Certains visons sont donc d'une couleur unie.
On observe parfois un marquage très épars sur les formes sélectionnées, taches sur la tête, les pattes, les flancs…
Parfois la couleur devient minoritaire sur le pelage, le vison étant blanc marqué de taches brunes, noires, etc. de tailles diverses, et une forme d'élevage est entièrement blanche aux yeux noirs.
La couleur d’origine est un brun sombre pour les poils de jarre, et brun plus clair pour les poils de bourre.
Le pelage est dense et très fourni.
Les visons d'élevage ont une fourrure plus dense que celle des visons sauvage du fait de la sélection des visonniers, et parfois plus rase, les visons dits velvet/velours sont les plus recherchés, leur poil de garde doit être le plus ras possible, à peine plus long que le poil de bourre.
Au fil des générations d’élevage, la sélection a permis des couleurs et des marquages infiniment variés, dont les noms varient en fonction des visonnières et des pays.
Couleurs de base du vison d’élevage, blanc, perle, brun, noir, palomino, albinos, gris, bleu, dawn, silver blue cross, saphir cross, palomino cross, dawn cross, pastel cross, black cross, silver blue, saphir, topal, aube, pastel, scanglow, scanbrown, scanblack…
D’autres couleurs existent, produit de marquages aléatoires des visons, chat, Chalsedony, gletcher, hermine, karelskaja spotted, herggedal shadow, amethist, royal silver, spotted et d’autres.
Les mutations de couleur des visons d'élevage sont vastes, mais la sélection poussée
Plusieurs caractères permettent de distinguer le vison d’Amérique de celui d’Europe :
- La taille : le vison d’Amérique est plus gros que son cousin européen à l’âge adulte.
- La fourrure diffère en termes de texture et de couleur.
- La tache sur le museau, la plupart du temps, le vison d’Europe possède une tache blanche sur la partie supérieure des lèvres et sur le menton, là où le vison d’Amérique n’en a que sur le menton.
S'il n’y a aucune tache, on peut en déduire qu’il s’agit d’un vison d’Amérique.
En revanche, le fait qu’il y ait une tache sur la partie supérieure ou inférieure des lèvres n’est pas un critère suffisamment fiable pour permettre une conclusion définitive.
- Le cri : les deux espèces possèdent un cri bien différent. Alors que le cri du vison d’Europe est court et répétitif, ressemblant à un aboiement strident, celui du vison d’Amérique est long et plaintif.
- Les crottes et les empreintes : seule une analyse par procédé ADN (pour les crottes) ou une mesure au mm près grâce à une mousse mémoire (pour les empreintes) permet une identification fiable.
Plusieurs mesures (le plus souvent effectuées sur des individus morts) permettent davantage de certitude :
- La bulle tympanique : étroite et en forme d’amande chez Mustela lutreola, triangulaire chez Neovison.
- Les vertèbres caudales : 20 à 21 chez Mustela lutreola, 19 chez Neovison
- Le nombre de racines de la première prémolaire supérieure, une chez Mustela lutreola, deux chez Neovison.
En Europe, le Vison d’Amérique est une espèce introduite et devenue invasive.