Les canettes laissées au bord des route causent des dégâts importants au troupeau
Monsieur Sylvain Templier, député, posait une question très documentée au ministre de l’agriculture sur les dégâts causés aux animaux d’élevage par les détritus jetés irrégulièrement au bord des routes, souvent par les automobilistes.
Des promeneurs peuvent aussi parfois en laisser ou en jeter (volontairement ou non) aux abords de chemins.
Canettes métalliques, bouteilles de plastique ou de verre, mégots, pneus hors d'usage et sachets plastiques sont autant de déchets pouvant se retrouver ainsi au milieu ou aux abords de surfaces agricoles.
Ces détritus peuvent passer inaperçus et être hachés lors de la fenaison.
Ainsi, ils se retrouvent dans la ration de fourrage et finissent par être ingérés par les animaux.
Or en étant hachés, certains détritus peuvent devenir tranchants et donc endommager les organes des bovins.
En 2019, l'Association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes, reprenant une estimation de l'institut de l'élevage, estimait qu'en France, chaque année, 60 000 gros bovins sont victimes de tumeurs et d'infections par l'ingestion de ces détritus.
Cela représente non seulement un coût non-négligeable pour les éleveurs concernés, mais aussi un danger mortel et une source de souffrance pour les animaux.
Les solutions à base d'aimants pourraient s'avérer efficaces mais certaines canettes en aluminium (pour ne citer qu'elles) ne sont pas détectables par cette méthode.
M. Sylvain Templier souhaitait que le gouvernement prenne des mesures.
Plusieurs solutions sont envisageables par exemple, pour les canettes de boissons.
Mais, dans sa réponse, le ministre les rejette tous.
L'instauration d'un régime de consigne des canettes de boisson ne s'inscrit pas dans le même contexte que celui des bouteilles en plastique.
C'est parce que le recyclage des bouteilles en plastique n'est actuellement pas satisfaisant, et non en raison des risques d'abandon de déchets, qu'une consigne sera imposée si la situation ne s'améliore pas d'ici 2025.
Le recyclage des canettes de boisson est plus satisfaisant et ne nécessite pas qu'il soit imposé de nouvelles règles.
L'instauration d'une taxe sur les canettes de boisson ne pourrait pas non plus garantir la fin des comportements irresponsables de certains individus et pénaliserait à coup sûr les consommateurs respectueux qui sont une majorité.
Enfin, établir un régime d'indemnisation des préjudices résultant d'abandons ou de dépôts illégaux de déchets, quels qu'ils soient, soulève nombre de questions très complexes et, en tout état de cause, ne pourrait s'examiner que dans un cadre plus général d'indemnisation de toutes les victimes de tels préjudices et non des seuls éleveurs (QE n°39224 de Sylvain Templier, réponse du ministère de l’agriculture, JOAN 15 juin 2021, p. 4962).
Robert CRAUSAZ